Quand un pull devient robe!
Il y a quelques années, j'avais tricoté un pull sur la demande de ma fille. Découvert dans un catalogue Bergère de France de l'époque, il fût rapidement tombé de mes aiguilles se réalisant en diamètre 6!
La fermeture à glissière Svarovski, excusez-moi du peu, et les strass cousus solidement pour égayer l'ensemble, l'ouvrage a pu envelopper de chaleur sa propriétaire. Mais, depuis plusieurs hivers, le voilà relégué au fond de l'armoire car il ne correspondait plus à la ligne actuelle. Trop long pour un pull et trop court pour une robe.... C'est ainsi qu'il est revenu sur mes aiguilles pour tenter une ultime transformation et sortir de sa retraite.
Les mesures prises ont déterminées le nombre de pelotes à prévoir pour un allongement d'une vingtaine de centimètres, côtes comprises.
Les fouilles fructueuses de mon stock m'ont apporté 3 pelotes restantes du même bain et quelques aiguillées supplémentaires.
Deux devaient être suffisantes mais en cas de doute, aucun souci, j'avais de la marge.
Tout était prêt pour ce nouveau projet et je vous donne la méthode que j'ai employée.
Tout d'abord, une fois le fil de couture invisible identifié, le couper pour séparer le devant du dos.
Avant toute intervention, passer un fil de survie de couleur contrastante pour plus de visibilité au niveau de la mesure du pull à conserver, ainsi les mailles étant prisonnières, elles ne pourront pas se sauver.
Couper la laine du rang voisin afin de récupérer la laine.
Il n'y a plus qu'à détricoter les côtes des deux côtés.
On obtient le pull à allonger d'un coté et deux pelotons de laine à défriser d'autre part.
Pour remettre la laine en état, rien ne vaut la bonne vieille méthode de vapeur d'eau bouillante. En remuant souvent pour exposer tous les brins et éviter qu'ils ne feutrent à la chaleur, quelques secondes sont suffisantes.
Le temps du séchage est relativement court attendu que la laine n'est pas mouillée mais simplement humide.
Les écheveaux enroulés sur le support de pelote rotatif sont prêts à être réutilisés.
Jersey et côtes 1/1 reprennent leur place. Les aiguilles circulaires sont vivement conseillées car, même si elles sont utilisées en aller-retour, elles permettent de laisser reposer le poids total de l'ouvrage, soit le pull entier, sur les genoux. Dans le cas des aiguilles droites, ce sont les épaules qui supportent ce poids. Le travail se faisant à l'inverse de l'original, il n'y a qu'une demie maille aux extrémités aussi, il est nécessaire d'augmenter une maille de chaque coté en prévision d'une future couture correcte.
En cherchant une méthode de rabat de mailles extensible et esthétique, j'ai trouvé beaucoup de solutions et j'ai adoptée celle-ci réversible. Apportant une note fantaisie discrète, elle me plaît beaucoup.
L'opération étant terminée, la couture invisible a repris sa place. D'habitude on prend le fil entre la dernière et l'avant dernière maille du rang. Ici, il faut prendre le fil à l'intérieur de l'avant dernière maille du rang pour que la couture soit alignée à celle restante du corps.
La méthode est la même sur les côtes comme sur le jersey pour un résultat tout aussi invisible dans un cas comme dans l'autre.
Le fil de survie peut être enlevé quand l'ouvrage est terminé. Il reste une légère marque qui s'estompera à la longue. Le pull devenu robe a repris du service.
En route pour une deuxième vie....