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Avec Plume, les mailles s’amusent……et d’autres fils s’en mêlent.
21 novembre 2019

"Mille petits riens" de Jodi Picoult

Mille petits riens

 

 

 

 

 

 

 Editions Babel

 664 pages

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 L'auteur:

Jodi Picoult

 

Jodi Picoult est née en 1966 à Long Island, dans l'Etat de New-York. Elle a pratiqué divers métiers: rédacteur technique pour une société de courtage, rédactrice pour une agence de pub, éditrice de manuels scolaires et professeur d'anglais en primaire avant de poursuivre ses études en Master en Sciences de l'Education à Harvard.

Ses nombreux romans abordent des sujets de société brûlants. Ils sont traduits en une quarantaine de langues et connaissent un succès considérable dans le monde entier.

 

 4° de couverture:

Ruth est sage-femme depuis plus de vingt ans. C'est une employée modèle, appréciée de tous. Une mère dévouée. Au matin d'une belle journée d'octobre, Ruth est loin de se douter que sa vie est sur le point de basculer.

Pour Turk et Brittany, un jeune couple de suprémacistes blancs, ce devait être le plus beau moment de leur vie: celui de la naissance de leur premier enfant. Pourtant, dans quelques jours, ils repartiront de la maternité en deuil.

Kennedy est avocate de la défense publique. Le jour où elle rencontre une sage-femme noire accusée d'avoir tué le bébé d'un couple raciste, elle se dit qu'elle tient là sa première grande affaire. Mais ce n'est pas un combat gagné d'avance.

Émouvant et captivant, Mille petits riens aborde de front les questions du racisme et du vivre-ensemble dans une Amérique rongée par son histoire. Mais il montre aussi que c'est à travers les petites choses et les mains tendues qu'il est possible de trouver l'apaisement en vue d'une rédemption.

 

 Mon avis:

Ce livre est un cadeau et sans lui je serais passée à coté d'un vrai coup de coeur, merci Grande Soeur! Je n'aurais pas dû être étonnée tant les choix de la maison d'édition Actes Sud et Babel, sa version de poche, sont toujours un vrai plaisir à lire.

La première chose qui m'a frappée est la photo de couverture. Je l'ai longuement regardée avant de tourner la première page, scotchée par la sidération de cette fillette noire, plaquée contre un mur comme un papillon épinglé au fond d' une boite.

Puis, j'ai abordé les "habitants" de l'histoire avec curiosité, dégoût, compréhension, révolte, écoeurement, émotion, oppression, colère, tendresse..... et j'en oublie tant la liste est longue! 

Ce roman a pour thème le vieux grand démon des États-Unis: le racisme. Le visible avec sa discrimination, les mouvements néo-nazis (suprémacistes blancs, skinheads...etc) descendants directs du KKK mais aussi l'invisible, le pernicieux, ces minuscules détails, ces mille petits riens qui façonnent les comportements des mieux intentionnés en stigmatisant inconsciemment l'existence des Noirs américains.

C'est un récit choral à trois voix qui maintient le lecteur sur le fil du rasoir en permanence en lui agrippant le coeur au point de l'empêcher de respirer librement à la traversée de certains épisodes. Je ne peux cacher que j'appréhendais, à chaque fois, les chapitres intitulés "Turk" sachant par avance que j'allais être submergée par des idées nauséabondes et des actes de violences malfaisants de ce suprémaciste blanc mais aussi troublée par sa capacité à se montrer éperdu d'amour et de tendresse envers sa famille.

Ruth, l'infirmière sage-femme noire et Kennedy, son avocate blanche ont construit une vie honnête et droite en affrontant les mêmes obstacles avec succès, études, travail, vie familiale, chacune dans leur domaine. Le parallèle du parcours de ces deux femmes révèle que la première a toujours essayé de se fondre dans le décor comme pour gommer sa différence s'efforçant à devenir transparente à défaut de pouvoir changer sa couleur de peau alors que la seconde a évolué naturellement dans le monde environnant sans avoir à penser à la légitimité de la place qu'elle y occupait.

Les mêmes scènes racontées par les différents personnages est un magistral travail de point de vue. Cet exercice met en évidence que des faits réels sont pervertis par ce qui se passe dans la tête de celui qui les vit. La vérité "vraie" serait-elle subjective?

A mon sens, ce roman ne parle pas d'égalité mais d'équité dont Kennedy en donne une si belle définition dans le livre: "L'égalité consiste à traiter tout le monde de la même manière. Alors que l'équité implique de savoir tenir compte des différences de chacun afin que tout le monde ait une chance de réussir."

La lecture n'est pas de tout repos dans cette histoire passionnante. Elle est souvent dure, parfois choquante mais l'addiction aux personnages est instinctive, étayée par une écriture fluide et une documentation évidente. Les réflexions sont percutantes à tel point qu'on ne peut s'empêcher de s'interroger sur soi-même, de se faire subir une introspection sincère sans complaisance et de se poser la question: Avons-nous des comportements déplacés malgré nous vis à vis de la différence? Car si l'Histoire a tristement mis en avant la couleur de la peau avec l'Esclavage, il existe bien d'autres discriminations...la religion, l'orientation sexuelle, le handicap ...etc. Avons-nous toujours le bon geste, le bon mot qui ne blessera personne, sans le vouloir?

Bien que la fin du roman me paraisse un peu trop utopique, trop romanesque peut-être même si le phénomène  "repenti" existe, la puissance du texte en général ne peut laisser indifférent. Mon premier et sans doute dernier coup de coeur de l'année!

 

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Commentaires
A
oh, oh, encore un article qui donne envie de découvrir ce livre.<br /> <br /> Merci pour ton retour.
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Avec Plume, les mailles s’amusent……et d’autres fils s’en mêlent.
  • Les loisirs créatifs comme le tricot, le crochet, la broderie, le modelage, le bricolage, les livres et les voyages sont autant de "fils" à l'arc de mes passions à partager et échanger sans modération
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