Le Loup qui ...
Un tout jeune lectorat est enthousiasmé par les aventures de "Le Loup qui ... " imaginées par Orianne Lallemand et illustrées par Eleonore Thuillier. Reconnaissables entre tous par leurs couvertures aux damiers multicolores, ces albums rencontrent un franc succès. Relatant des histoires tendres et rigolotes, chaque livre aborde un sujet important pour les "petits": avoir confiance en soi, aimer, grandir, s'entraider ... etc.
Un petit garçon de quatre ans prénommé Loup est, lui aussi, fan de son homonyme. Voulant lui réaliser un amigurumi aussi conforme que possible au crayon d'Eleonore Thuillier, j'ai débuté mes recherches sur le Net. Malgré mon acharnement, je n'ai pas réussi à découvrir de modèles à part un porte-clef de quelques centimètres de hauteur. J'ai trouvé des effigies de loups très ressemblantes à l'animal mais pas au dessin. Conclusion, il fallait que je me débrouille! Je savais que je passerai du temps à faire et défaire jusqu'à obtenir le résultat qui me conviendrait. Au point où j'en étais, je pouvais me permettre de rendre le projet plus complexe en insérant une armature métallique dans la bestiole. Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué?
Je passerai rapidement sur les différentes étapes de progression, suffisamment fastidieuses pour que je consigne toutes mes notes afin de reproduire facilement Loup si besoin!
A cause des couleurs, mon choix de coton s'est porté sur une marque que je n'avais jamais travaillé, Cheval Blanc. La qualité Alto propose un fil assez épais conseillé pour un crochet n°4. Avec une taille inférieure (n°3), la figurine serait d'une taille satisfaisante.
J'avais prévu large en quantité, sachant les tâtonnements à venir, le fil risquait de s'abîmer en cours de route. C'était une bonne idée puisque j'ai pu réaliser 2 exemplaires, un brouillon et un définitif.
Commençant par le museau et la tête, sur laquelle j'ai cousu yeux et oreilles, j'ai progressé en confectionnant les petites pièces: la queue, les pattes et les bras, en équipant tous ces éléments de cordons métalliques. La tige sortant de la tête serait la colonne vertébrale sur laquelle tous les membres viendraient s'ancrer.
Après de nombreuses heures de réflexion, de dessin et d'exécution, le premier Loup est né avec plein d'imperfections. Le maillage trop grossier laissait entrevoir le rembourrage, le plastron n'était pas équilibré, les doigts des pattes partaient dans tous les sens, les pupilles donnaient un regard vide, la simulation des dents était horrible et enfin la queue ne ressemblait en rien au modèle! Bref, rien n'allait sauf la taille et l'articulation de l'amigurumi.
Maintenant que j'avais un spécimen de référence et que je connaissais ses défauts, je devais m'appliquer la célèbre citation de Boileau:
"Hâtez-vous lentement ; et, sans perdre courage,
Vingt fois sur le métier remettez votre ouvrage :
Polissez-le sans cesse et le repolissez ;
Ajoutez quelquefois, et souvent effacez."
Je l'ai faite mienne pendant quelques heures encore pour arriver au personnage définitif.
Tout d'abord, la modification du maillage a été facile. L'utilisation d'un crochet plus fin, 2,5 au lieu de 3, a bouché tous ces vilains trous apparents.
La queue devait être différente, plus longue et touffue. J'ai obtenu l'apparence de fourrure avec le nouveau fil Bergère de France qualité Grizzly, coloris Neutre.
Ne pouvant pas le crocheter, j'ai patiemment cousu la base en jersey à petits points sur chaque maille de la nouvelle silhouette de la queue.
Enfin, j'avais obtenu un résultat plus conforme au modèle.
Je trouvais mon premier Loup un peu court sur pattes donc je les ai rallongées.
J'ai adapté le plastron au nouveau corps un peu plus dodu et retravaillé le nombril.
J'ai gardé sensiblement la même technique pour les bras mais j'ai pris soin de "bloquer" les doigts pour éviter qu'ils ne se recroquevillent.
J'ai implanté des yeux de sécurité de petit diamètre en guise de pupilles pour donner un regard plus expressif. La tige de l'oeil traversant deux épaisseurs de crochet, j'ai pris soin de faire fondre légèrement le plastique de la tige et de la bague de sécurité sur l'envers, renforçant ainsi le blocage et rendant impossible l'arrachage de cette partie fragile, même soumise à des pressions enfantines.
Après réflexion, j'ai créé 8 petites dents, cousues de chaque coté du museau. Le travail est beaucoup plus minutieux que les aiguillées de fil blanc traversant la tête mais le résultat est beaucoup plus gratifiant.
Les oreilles n'ont pas beaucoup changées entre les deux modèles, noires à l'intérieur gris et bordées de noires.
La silhouette a évoluée vers un corps toujours effilé mais un peu plus musclé.
Finalement, j'avais deux compères différents avec quelques airs de famille qui aimaient à discuter silencieusement de leur futures destinées.
Si le deuxième exemplaire est parti à la rencontre du petit Loup, le "brouillon" n'est pas resté seul longtemps. Il a été adopté rapidement à condition d'avoir une queue toute douce. Encore quelques tours de couture en Grizzly et le tour était joué!