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Avec Plume, les mailles s’amusent……et d’autres fils s’en mêlent.
29 août 2022

"Les sept sœurs", tome 1 : Maia, de Lucinda Riley

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 Éditions Le Livre de Poche - 2020 

 661 pages

 Édition originale : Charleston - 2014

 Titre original : The seven sisters

 Traducteur : Fabienne Duvigneau - Anglais (Irlande)

 ISBN 9782253262329

 

 

 

 

 

   L'auteur :

Lucinda Riley

Lucinda Edmonds est née en Irlande du Nord en 1965. À 14 ans, elle part à Londres étudier la danse et l'art dramatique. Elle entame une carrière d'actrice à 16 ans et, pendant sept ans, elle enchaîne les rôles pour le théâtre, la télévision et le cinéma.

À 23 ans, on lui diagnostique le virus d'Epstein-Barr, responsable de la mononucléose infectieuse et d'autres formes plus graves. Elle reste clouée au lit plusieurs mois. Un mal pour un bien, car c'est ainsi qu'elle commence à écrire. Elle publie son premier roman à 24 ans. Sept autres suivront avant qu'elle ne décide de lâcher la plume pour s'occuper de ses enfants.

En 2010, elle revient à la littérature avec "La Maison de l'orchidée" ("The Orchid House"), signé de son nouveau nom marital Riley qui devient un best-seller mondial, plus de 3 millions d'exemplaires vendus dans 27 pays. En 2012, elle a l'idée de créer une saga et en 2014 paraît le premier tome de la série "Les Sept Sœurs", phénomène mondial, comme les tomes suivants qui consacre Lucinda Riley reine de la littérature romantique.

"La Sœur disparue", dernier tome de la série, est publié en février 2021, quatre mois avant la disparition de l'autrice, due à un cancer contre lequel elle se battait depuis 2017. La version française vient de paraître dans l'Hexagone pour le plus grand plaisir des fans, enchantés d'apprendre la future édition d'un ultime tome posthume prévue pour le printemps 2023.

 

 4e de couverture :

À la mort de leur père, énigmatique milliardaire qui les a ramenées des quatre coins du monde et adoptées lorsqu'elles étaient bébés, Maia d'Aplièse et ses sœurs se retrouvent dans la maison de leur enfance, Atlantis, un magnifique château sur les bords du lac de Genève.

Pour héritage, elles reçoivent chacune un indice qui leur permettra peut-être de percer le mystère de leurs origines. La piste de Maia la conduit au-delà des océans, dans un manoir en ruine sur les collines de Rio de Janeiro. C'est là que son histoire a commencé... 

Secrets enfouis et destins brisés : ce que Maia découvre va bouleverser sa vie.

Les sept sœurs est le premier tome de la série événement qui a conquis 20 millions de lecteurs dans le monde. À travers ses romans au souffle unique, peuplés de personnages inoubliables, liés par les drames et l'amour, Lucinda Riley a affirmé son immense talent, créant un genre littéraire à part entière.

 

 Mon avis :

 Encensée par les lectrices de romances, cette série ne m'a vraiment pas attirée pour plusieurs raisons. Tout d'abord, je ne suis pas amateure de ce type de littérature. Il sombre trop souvent dans la facilité, bourré de clichés, même si l'auteur est pétri de bonnes intentions, je n'y trouve aucune émotion particulière, donc aucun plaisir. Seuls quelques écrivains, sachant exprimer leur sensibilité, arrivent à me toucher réellement, mais ils sont rares, très rares. Ensuite, l'excès de compliments me rend méfiante, présage d'une nouvelle déception. J'ai eu l'occasion de lire Lucinda Riley par deux fois. "La lettre d'amour interdite" est l'exemple type d'une histoire rocambolesque qui me laisse insatisfaite. "La jeune fille sur la falaise" est moins improbable avec certains personnages plus attachants. Si je n'ai pas été emballée par ce dernier, il ne m'a pas déplu et m'a permis de passer un agréable moment de lecture.

 Ma curiosité littéraire me poussant inexorablement, même vers des rencontres aux résultats incertains, je ne pouvais pas ne pas ouvrir le premier tome de la célèbre saga des "Sept Sœurs", au moins pour pouvoir en parler en connaissance de cause. Dès l'entrée dans l'histoire, j'ai retrouvé l'écriture simple et un peu plate de l'autrice. Peut-être que le sujet et le dépaysement promis par toutes les fans allaient m'emporter au-delà des mots.

 Pendant les 150 premières pages, je me suis accrochée à ce pavé, comme une huître sur son rocher, pour qu'il ne me tombe pas des mains. Sans surprise, tous les arcanes habituels de la romance sont présents : la richesse, la beauté et le luxe. Atlantis est une splendide et immense propriété sur les rives du lac Léman. Marina, discrète gouvernante et nurse très maternelle, est une femme de confiance ayant toutes les qualités, l'âme de ce monde idyllique en somme. Pourtant, le contexte est insolite. À sa disparition, un père, dont l'origine de la fortune reste inconnue, laisse un curieux legs à ses sept filles adoptives. Il transmet, à chacune d'entre elles, des énigmes, tels des jeux de piste, pour retrouver leurs racines et remonter jusqu'à leur origine, si elles le désirent.

 Certaines bases sont dévoilées dès ce premier volume consacré à Maia, l'aînée et à son pays de naissance, le Brésil. Lorsque (presque) toutes les sœurs sont rassemblées pour rendre un dernier hommage à leur père, dont personne ne sait où se trouve le corps, seules des suppositions de noyade sont retenues, la différence de caractères flagrante entre les jeunes femmes et les tensions sous-jacentes sont évidentes ce qui permet de présager des histoires bien différentes, évitant ainsi, les répétitions de situation dans chacun des tomes. Je l'espère, mais je doute. Un point positif pour l'imagination de l'autrice, elle a choisi une façon ingénieuse d'effectuer, sans interruption, la transition d'une sœur à l'autre, tout en maintenant la curiosité du lecteur, si tant est qu'elle soit aiguisée. Ally, la cadette, prend le relais de Maia pour conclure le périple de sa sœur lors du dernier chapitre. Reprenant le rôle de conteuse pour, vraisemblablement, partager ses recherches et son voyage personnel.

 Avec l'aînée, ce sont les visages du Brésil qui se révèlent peu à peu. Évidemment, ses ancêtres appartiennent à la bourgeoisie nantie et l'aristocratie désargentée bien que tous les membres de la famille ne soient pas prêts à respecter les codes de ces castes aisées. "Le cœur a ses raisons que la raison ne connaît pas". Heureusement, il faut bien un peu de piment dans une vie bien rodée sinon quel ennui ! Entre histoires d'amour contrariées sur plusieurs générations, déceptions et bonheurs, Lucinda Riley est dans son élément. Le plaisir qu'elle a à jouer avec ses personnages se ressent à chaque page, au lecteur de se laisser séduire. Malheureusement pour moi, bien que j'aie suivi cette aventure jusqu'à la dernière page, beaucoup de faits m'ont dérangée. Créer un monde composé de gens merveilleusement beaux et riches est une première fausse note dans mes codes d'appréciation. Serait-ce un remake du poussiéreux "Amour, Gloire et Beauté" des années 80 ? Autant dire que dans cet univers, les pauvres et les moches n'ont vraiment pas de chance. Les erreurs flagrantes à répétition n'incitent pas à prendre l'autrice au sérieux. Malgré ma nullité en géographie, je connais le lac Léman, mais pas le lac de Genève (?) et, sans être érudite, je sais que l'anglais ne fait pas partie des trois langues usuelles parlées en Suisse, contrairement à l'italien. Mais bon, supposons.

 Pour le troisième livre que je lis de Lucinda Riley, je retrouve le même schéma de deux époques alternées, l'actuelle et celle des ancêtres de l'héroïne. Cette fois-ci encore, j'ai trouvé la vie d'Izabella, l'arrière-grand-mère de Maia, bien plus intense que celle de la contemporaine suissesse. Quoique, dans les deux cas, il y ait beaucoup à redire entre la prison dorée acceptée, voire choisie, sur fond d'adultère et "l'étrangère" à la recherche de ses racines, rencontrant un Brésilien, très beau (étonnant), chargé de famille (pauvre choupinet) et historien de surcroît (quel merveilleux hasard)... Je sais que les histoires écrites dans ce style sont calculées pour faire rêver les amateurs, mais pour moi, le "trop" frôle le grotesque. 

 Heureusement, Lucinda Riley n'est pas passée à côté d'un élément incontournable à Rio, le célèbre et immense Christ Rédempteur, érigé sur le Mont Corcovado, embrassant et bénissant le splendide panorama de la baie. Malgré quelques erreurs grossières, (mais le livre n'est pas un traité sur la sculpture), cette partie de l'histoire est assez fascinante grâce à la présence de Landowsky. La découverte par Izabella de l'anticonformisme des artistes de La Closerie des Lilas à Montparnasse fait oublier avantageusement, l'espace d'un instant, les verres d'eau dans lesquels les nantis se noient. La mise en perspective du contexte économique est aussi un bon point, la crise de 29 avec la chute des cours du café et les conséquences pour les investisseurs, même évoqués succinctement, (mais on n'est pas non plus dans un exposé sur le crash boursier ni sur l'économie mondiale des années 30), sont un bon ancrage dans la réalité. Le regard de l'autrice a réussi à quitter les ors de la bourgeoisie brésilienne pour effleurer la misère des habitants des favelas, comme quoi, sa plume est capable de bien plus qu'elle ne le laisse paraître.

 J'ai terminé ce volume sans déplaisir, mais sans enthousiasme non plus. Je pense que la façon dont l'écrivaine aborde ses personnages féminins me gêne beaucoup. Elles ne manquent pas de caractère, mais ne s'affirment jamais. Elles ont l'air de vivre dans un cocon, à côté de la vie, hors du temps, ne portant pas grand intérêt au reste de l'univers, ce qui les rend un peu niaises quand elles sortent de leur bulle dorée sans aspérité. La seule raison qui me poussera à lire le tome suivant, si je me laisse tenter, est qu'avec une nouvelle destination, j'espère trouver une femme un peu moins lisse et plus volontaire en voyageant sur un autre bout de planète. Mais j'hésite encore. Dans l'immédiat, je vais voguer vers d'autres découvertes.

 

 

 

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Commentaires
T
Ah d'accord: rien à voir avec le film uchronique "Seven Sisters", donc...
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