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Avec Plume, les mailles s’amusent……et d’autres fils s’en mêlent.
28 novembre 2022

"Doucement renaît le jour" de Delphine Giraud.

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 Éditions Pocket - 2022 - 412 pages

 Édition originale : Fleuve Éditions - 2021

 ISBN 9782266324649

 

 

 

 

 

 

 

 

 L'auteur :

Delphine Giraud

Delphine Giraud mène de front son travail d'assistante de direction, sa vie de mère de famille et sa passion pour l'écriture. Son premier roman, "Six ans à t'attendre", paru en 2018, a été classé dans les meilleures ventes des livres téléchargés sur certaines plateformes.

"Doucement renaît le jour" est son troisième roman.

 

 

 4e de couverture :

Connie a réalisé son rêve de devenir fleuriste et gère sa boutique d’une main de maître. Mais le jour où elle découvre une ancienne photo d’elle à côté d’un petit garçon, toutes ses certitudes s’effondrent. Qui est cet enfant ?

Acculé, son père lui avoue qu’il s’agit de Mat, son petit frère. Victime d’un accident à l’âge de deux ans, il est resté tétraplégique et communique peu avec le monde extérieur. Connie l’a effacé de sa mémoire. Remontant le fil de ses souvenirs, elle décide d'enquêter sur ce passé qui lui échappe, mais ignore encore ce qu’il lui en coûtera…

 

 Mon avis :

 Qu'est vraiment le genre feel-good ? Dans le langage courant, c'est censé être une lecture qui "fait du bien". En fait, c'est surtout une catégorie "fourre-tout", dans laquelle on peut trouver le pire comme le meilleur. Pour moi, l'important est la crédibilité de l'histoire, des personnages travaillés accompagnés par un style soigné. Peut-être ai-je trop lu de proses bâclées, téléphonées et caricaturales.

 Ce livre est une agréable surprise avec bien des points positifs à son actif. Pas de misérabilisme en regard aux pathologies invitées dans l'histoire, pas de mièvreries attachées aux amourettes. Delphine Giraud ne s'est pas perdue dans la facilité des ressorts habituels, mais offre à son lecteur une tranche de vie cabossée par des blessures si traumatisantes que le cerveau a préféré l'amnésie.

 Connie va être confrontée à un passé douloureux dont elle a tout oublié. Lorsque ses souvenirs reviennent par bribes, la culpabilité débarque au triple galop, l'enserrant dans un remords de plus en plus étouffant, au fur et à mesure de ses découvertes. Difficile, dans ce contexte, de construire une vie équilibrée avant d'avoir chassé tous les fantômes qui hantent ses placards psychologiques.

 Dans l'ambiance difficile, finement dessinée par l'autrice, j'ai énormément apprécié la façon dont elle parle du handicap, particulièrement de la tétraplégie. Ce roman fait partie des rares que j'ai lu, car il y en a quelques autres heureusement, qui accorde une vraie place à l'individu meurtri dans sa chair. Pas de légume inerte, encombrant et coûteux, puisque oui, le handicap est onéreux, comme une double peine infligée à l'invalide et à sa famille. Privé de mouvements et de paroles, Mat sait faire comprendre sa joie, sa crainte, sa contrariété ou son bonheur. C'est à son entourage d'être à son écoute. 

 Ce récit aurait pu être lourd, triste et pesant, il n'en est rien. Il pose un regard bienveillant et positif sur le problème délicat du handicap. L'épisode de la balade en bord de mer en est une parfaite illustration. Une excursion ludique de détente pour les valides devient presque une aventure de l'extrême pour une personne en fauteuil roulant et pour ses accompagnants. Alternant passé et présent, dans une intrigue savamment menée mêlant quête identitaire, relations familiales complexes, tolérance, dépression, secrets de famille et acceptation de soi, Delphine Giraud donne une humanité altruiste à tous ses personnages, principaux comme secondaires, jusqu'à l'épilogue surprenant par une prise de parole aussi inattendue que justifiée.

 J'ai aimé ce roman décrivant une situation difficile, bouleversant la vie de toute une famille. L'écrivaine donne à la tétraplégie les moyens de s'exprimer. Certains peuvent trouver le subterfuge un peu grossier, pour moi, il est lumineux et permet de regarder le handicap en face-à-face. Le tétraplégique est considéré dans toute sa dimension humaine, autrement qu'une plante verte dépourvue de ressenti et, surtout, de sentiments. 

 

 Extraits et citations :

* "Comment se faire confiance quand on ne sait pas distinguer la réalité de sa déformation ?"

* "[...] quelqu'un m'a dit un jour que nos différences ne doivent pas nous définir."

* "Il n’y a pas de hasard dans la vie. Que des signes, disséminés çà et là, qui montrent le bon chemin."

 

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Commentaires
A
oh tu me donnes envie de le découvrir celui là.<br /> <br /> merci pour ton retour.
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Avec Plume, les mailles s’amusent……et d’autres fils s’en mêlent.
  • Les loisirs créatifs comme le tricot, le crochet, la broderie, le modelage, le bricolage, les livres et les voyages sont autant de "fils" à l'arc de mes passions à partager et échanger sans modération
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