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Avec Plume, les mailles s’amusent……et d’autres fils s’en mêlent.
6 avril 2023

"J'irai tuer pour vous" d'Henri Lœvenbruck

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Éditions J'ai lu - 2020 - 830 pages

Édition originale Flammation - 2018

ISBN 9782290204481

 

 

 

 

 

 

 L'auteur :

h loevenbruck

Henri Lœvenbruck est un écrivain, scénariste, parolier, chanteur et compositeur français, né à Paris en 1972. Il a longtemps hésité entre la musique et la littérature. Aussi, après le Bac, il mène de front ses deux passions pendant un temps. Après un passage par l'Angleterre où il enseignait le français, il revient en France exercer des "petits boulots", s'essayant au journalisme et paraissant dans divers groupes de rock. 

Au milieu des années 90, il cofonde Science-Fiction Magazine dont il reste rédacteur en chef jusqu'en 2000. Il publie son premier roman en 1998 sous pseudonyme, puis se consacre uniquement à l'écriture. Le succès de ses deux trilogies de Fantasy, "La Moïra" et "Gallica" assoit sa renommée et le font entrer dans le monde des auteurs reconnus. Il touche d'autres domaines puisqu'il enchaîne thrillers et romans d'aventures, toujours salués par la critique. Il est traduit dans plus de quinze langues.

Il est l'un des 20 membres de La Ligue de l'Imaginaire, créée en 2008. Elle défend l'importance et les vertus de l'imaginaire dans la littérature et le monde moderne.

 

 4e de couverture :

1985. Alors que Paris est frappé par des attentats, Marc Masson est rattrapé par la France. Recruté par la DGSE, il est officiellement agent externe mais, officieusement, il va devenir assassin pour le compte de l’État. Alors que tous les Services sont mobilisés sur le dossier libanais, les avancées les plus sensibles sont parfois entre les mains d’une seule personne…

Jusqu’à quel point ces serviteurs, qui endossent seuls la face obscure de la raison d’État, sont-ils prêts à se dévouer ? Et jusqu’à quel point la République est-elle prête à les défendre ?

Des terrains d’opérations jusqu’à l’Élysée, des cellules terroristes jusqu’aux bureaux de la DGSE, Henri Lœvenbruck raconte un moment de l’histoire de France – qui résonne particulièrement aujourd’hui – dans un roman d’une tension à couper le souffle. 

 

 Mon avis :

"J'irai tuer pour vous" est un roman qui s'est naturellement imposé à moi, tant j'apprécie son auteur, bien que l'espionnage ne soit pas ma littérature préférée. Trop de personnages, trop de mouvements, trop d'enfumage me perdent souvent, me laissant errante dans un labyrinthe de suppositions. Donc, l'affaire n'était pas gagnée d'avance.

 Il faut reconnaître que le ressenti d'une lecture n'est pas seulement le résultat de la lecture pure. Si le talent de l'écrivain, son style et le sujet sont les plus importants, il est des influences extérieures qui viennent le parasiter, par petites touches. Dans mon cas, le motard Bohem est toujours présent dans mon esprit avec sa conception bouleversante de l'amitié sans compromis. Henri Lœvenbruck s'est surpassé dans ce roman à la fois très dur et d'une sensibilité extrême. L'ambiance d'espionnage de l'excellente série "Le bureau des Légendes" (bien qu'à mon avis, la dernière saison n'ait pas le même niveau d'exigence), était encore bien ancrée dans ma tête lorsque j'ai entamé ce pavé de plus de 800 pages.

 Je reconnais la virtuosité de l'auteur à embarquer le lecteur dans une situation complexe d'un barbouze auquel on peut facilement s'attacher. Les chapitres courts sont une technique inestimable pour donner du rythme au récit et ils remplissent allègrement leurs rôles. Marc Masson, alias Matthieu Malvaux, après une solide formation, part sur le terrain entre tests et véritables opérations, le lecteur tapi au fond de son sac de voyage.

 Contrairement à l'habitude, je ne me suis pas ennuyée une seconde et, chose rare, je n'ai jamais perdu le fil de l'histoire. Peut-être est-ce dû aux différents événements tragiques et réels des années 80, avec les prises d'otages au Liban, la magnifique ville de Beyrouth déchiquetée par les bombes, la guerre civile, le Hezbollah, la guerre Iran-Irak, etc. Les médias de l'époque faisaient écho des faits et du soutien porté aux détenus arbitraires, servant de monnaie d'échange aux tractations secrètes entre gouvernements. Comment oublier le décompte journalier du nombre de jours de leur captivité, la liesse que déclenchait leur libération ainsi que la douleur et la colère qu'engendrait leur décès ?

 Grâce à une solide documentation, le romancier ouvre les portes de l'Élysée, de l'Hôtel Matignon et de la place Beauvau. Ses occupants, préoccupés des affaires de l'État, ne le sont pas moins par des coups d'éclats qui peuvent leur apporter des voix lors des prochaines élections. La politique politicienne est mise à l'honneur dans le climat tendu de la cohabitation d'alors. Cet aspect du livre est très intéressant, car si les hommes ont changé, leurs ambitions et leurs manipulations sont toujours bien présentes, donnant un écho particulier aux événements actuels.

 J'ai adhéré à presque tout le livre, mêlant avec brio fiction et réalité, bien que par moments, sans m'ennuyer, j'aurai apprécié quelques coupures dans des longueurs n'apportant pas grand-chose au corps du texte. Si je me suis un peu essoufflée sur la fin, je n'en reste pas moins admirative d'Henri Lœvenbruck qui montre, à chaque roman, sa capacité à se fondre dans un registre différent avec beaucoup d'habileté et d'ingéniosité pour mon plus grand plaisir.

 

 Extraits et citations :

* « En amitié, ce qui n'est pas donné est perdu. »

* « Ce sont les fous qui font avancer le monde. Les sages ne font que nous ralentir. »

* « L'essentiel, c'est pas de gagner, mais de lutter. »

* « On est maître des paroles que l'on n'a pas dites, esclave de celles qu'on a prononcées. La liberté n'est peut-être, en fin de compte, pour chacun, que la simple possession du silence. »

* « Il est des hommes tout petits dont les tombes fleurissent de milliers de bouquets, et de grands hommes qui partent dans un silence terrifiant. »

* « On dit que la lecture est un plaisir solitaire, mais celui qui ne lit pas est bien plus seul encore. Il lui manque le monde entier. »

* « Les animaux ne vous déçoivent jamais. Ils ne parlent pas, ils chantent. »

* « À celui qui a perdu son humanité, il faut être loin des hommes pour en devenir un. Et pour les aimer de nouveau. »

 

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