"Quand la neige danse" de Sonja Delzongle

 Descriptif du livre : 

Éditions Folio policier - 2018 - 488 pages

Édition originale : Denoël - 2016

ISBN 9782072708237

 L'auteur :

Autrice de romans policiers, Sonja Delzongle, née à Troyes en 1967, a plusieurs cordes à son arc. Ses racines franco-slaves lui offrent une culture riche et variée. Parallèlement à une vie dans le commerce de l'artisanat africain/asiatique puis une autre dans le monde de la nuit, elle s'adonne à l'écriture. Un DEUG en Langues et Lettres modernes en poche, elle sort diplômée de l'École des Beaux-Arts de Dijon. Elle peint et expose pendant une quinzaine d'années avant de devenir journaliste de presse à Lyon où elle habite depuis 2001.

Elle exprime sa passion pour l'écriture au travers des romans de Fantasy pour la jeunesse sous le pseudo Dana Skoll, puis elle s'attaque à son style préféré, le roman noir. Son premier succès, couronné par le Prix Anguille sous roche, arrive avec "Dust" en 2011 pour lequel elle puise dans ses nombreux souvenirs lors de séjours sur le continent africain. Son quatrième roman "Boréal", prix Polar Saint-Maur en poche 2019 et Prix des lecteurs de Villeneuve-Lez-Avignon, confirme son talent.

Depuis, sa bibliographie ne cesse de s'étoffer, entraînant son lectorat dans des contrées plus ou moins lointaines: les Balkans, l'Arctique, le Kenya, Chicago, etc, toujours avec le même envoûtement.

 4e de couverture :

Quatre fillettes mystérieusement disparues, quatre poupées en porcelaine, sosies des enfants, envoyées à leurs parents un mois plus tard.

À Crystal Lake, petite ville paisible sous le coup d'un hiver glacial, non loin de Chicago, Joe Lasko est prêt à tout pour retrouver sa fille de quatre ans, Lieserl. Il engage son amour de jeunesse devenue détective privée pour mener leur propre enquête mais, aidés de la célèbre profileuse Hanah Baxter et son inséparable pendule, ils sont loin d'imaginer l'ampleur des secrets liés à ces disparitions.

 Mon avis :

 Sonja Delzongle fait partie des auteurs avec lesquels je m'empresse de boucler mes valises pour emprunter le premier train, le premier avion, ou la première pirogue, sans aucune hésitation, en attachant solidement ma ceinture de sécurité afin d'amortir les secousses à venir. La hâte de frémir aux prochaines turbulences me pousse à affronter mes peurs, partagée entre la répulsion (des sévices découverts) et la délectation (de la maîtrise du verbe).

 Dans ce deuxième opus, de la série policière consacrée à Hanah Baxter, une profileuse française expatriée aux États-Unis, l'autrice propose une intrigue tout aussi sombre que dans le premier, Dust, sur un sujet totalement différent. En route pour les USA et ses sinistres surprises 

 Il ne faut pas croire lire une énième version sur la maltraitance des enfants. Ce serait le cas si Hanah n'arpentait pas les lieux, munie de son précieux pendule, et si Sonja Delzongle n'était pas le chef d'orchestre de cette sordide partition.

 En marge du thriller, avec lequel j'ai eu beaucoup de mal à faire des pauses, l'atmosphère glaciale de l'Illinois est parfaitement ressentie. Le corps se frigorifie au fur et à mesure des sorties dans la neige et dans le blizzard, à l'unisson du cœur en proie aux découvertes macabres, dénouements inéluctables d'atroces sévices.

 Ce récit est habilement peuplé de personnages aux caractères inquiétants, dont aucun n'est accessoire. Il est d'ailleurs difficile de les laisser sombrer dans l'oubli, une fois le roman terminé. Le rythme soutenu, sans aucune hésitation ni tergiversation, mode Delzongle, ne laisse nulle place à l'ennui.

 Le sujet est toujours douloureux, lorsqu'il s'agit d'enfants. "Quand la neige danse" ne fait pas exception, cependant l'autrice manipule les faits avec beaucoup de tact et de finesse, malgré l'impudeur dévoilée pour les besoins du scénario.

 Maintenant, je vais m'octroyer le temps de laisser décanter mes émotions et de reprendre mon souffle, avant de m'embarquer dans une "Récidive" avec l'autrice.

 Extraits et citations :

* « Tant qu'il ne frappe pas chez vous, le malheur ne concerne que les autres. »

* « Les convictions sont des ennemis de la vérité, plus dangereux que les mensonges. » Nietzsche

* « Tout comme la pauvreté, personne n'est à l'abri de la folie. »

* « Les tueurs n'ont pas tous un couteau ou un flingue. Il y a mille façons de tuer, de détruire. »

* « Parfois les yeux voient ce que le cœur veut voir. »