"Une évidence" de'Agnès Martin-Lugand

 Éditions Pocket - 2020 - 405 pages

 ISBN 9782266306782

 L'auteur :

Née à Saint-Malo en 1979, Agnès Martin-Lugand se consacre à l'écriture, après six ans d'exercice en tant que psychologue clinicienne dans la protection de l'enfance. Immédiatement, "Les gens heureux lisent et boivent du café", son premier roman publié en 2013, connaît un succès retentissant. Depuis, elle fait partie des auteurs les plus lus en France. Elle est aussi traduit dans plusieurs langues et ses livres font carrière à l'étranger. Depuis 2017, elle participe au recueil de nouvelles "Treize à table", pour l'œuvre caritative des Restaurants du cœur.

 4e de couverture :

Reine mène une vie heureuse qu'elle partage entre son fils de dix-sept ans et un métier passionnant.
Une vie parfaite si elle n'était construite sur un mensonge qui, révélé, pourrait bien faire voler son bonheur en éclats...
Faut-il se délivrer du passé pour écrire l'avenir ? 

 Mon avis :

 S'il y a bien une évidence, c'est que les lectures souffrent souvent de celles qui les ont précédées. J'ai choisi ce roman qui végétait dans ma PAL, suite à un retour de lecture qui, s'il ne m'a pas convaincu, a eu le mérite de m'inciter à faire disparaître ce volume de mes projets livresques.

 Aucune surprise quant au ressenti durant mon avancée dans l'histoire. Certains peuvent penser que mon préjugé a été le plus fort cependant, je crois sincèrement que ce style de littérature ne me satisfait pas, c'est pourquoi ce livre a tant traîné dans ma pile. Aucune originalité n'a attisé ma curiosité. Aucun rebondissement ne m'a paru sincère. Tout m'a semblé excessivement surjoué. Lorsqu'une situation devenait intéressante, aucun fil ne se tirait pour m'emmener vers de l'imprévu intrigant, les clichés revenaient au grand galop, étouffant immédiatement l'étincelle d'intérêt naissante, si rare à éclore durant les 400 pages du roman.

 Pourtant, l'affaire commençait plutôt bien. L'écriture fluide et facile permet d'accéder rapidement à la dernière page. Il faut dire que j'ai dix fois, cent fois, eu l'impression de lire les mêmes phrases, tournées différemment bien sûr, avec d'autres mots, seulement, c'est devenu lassant à la longue. Agnès Martin-Lugand n'a pas besoin d'enfoncer le clou de manière aussi grossière. En général, un lecteur retient ce qu'il lit, surtout lorsqu'il n'y a pas pléthore de personnages dans une intrigue simplissime. Le plus dramatique, pour moi, est que l'émotion est restée dans l'anti-chambre. L'autrice connaît parfaitement la musique et elle sait quels ressorts mettre sous tension pour provoquer l'émoi, de l'exaltation au choc, de l'attendrissement au larmoiement. Malheureusement, quand tout paraît préparé, je débarque rapidement d'un navire dont je connais les méandres de la croisière avec ses stations prolongées, langoureuses ou affligeantes.

 Je serai injuste si je ne vantais pas la façon dont Saint-Malo est mis à l'honneur avec ses majestueuses fortifications, ses constructions polylithiques typiques de la ville intra-muros, son port, l'écluse de Naye, Le grand Bé, ses immenses plages et tout ce qui fait son charme en bordure de Manche, aux couleurs fantastiques et au mamage si important. Dans le portrait fidèle que l'autrice dresse de sa ville natale, j'ai ressenti, sans mal, l'amour et l'attachement qu'elle lui porte. Dommage que je n'aie pas réussi à éprouver la même émotion au contact de ses personnages, aux tribulations pathétiques. Elle n'aurait eu aucun mal à me toucher, avec une histoire un peu moins prévisible.

 Je suis certaine que les adeptes de l'écrivaine passeront un excellent moment de détente sur la plage, ou ailleurs, en compagnie de Reine et de son petit cœur tourmenté. Pour moi, "Une évidence" sera l'occasion de satisfaire une amatrice du genre. Faire plaisir est toujours un plaisir !