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Avec Plume, les mailles s’amusent……et d’autres fils s’en mêlent.
13 février 2022

"En attendant Bojangles", "Premier sang" et "Et puis Paulette..."

 La Malle aux Bouquins

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 Éditions Folio - 2019 - 172 pages

 Édition originale : Gallimard - 2015

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 L'auteur : 

Olivier Bourdeaut

 Olivier Bourdeau est né à Nantes en 1980. Se qualifiant lui-même de cancre, il n'a jamais trouvé sa place à l'école et difficilement dans la vie, squattant souvent les canapés de sa famille et de ses amis. Il travailla 10 ans dans l'immobilier sans grand épanouissement en poursuivant un rêve : écrire ! Après avoir collectionné des "petits boulots", il se lance dans la rédaction de son premier roman "En attendant Bojangles" qui a, immédiatement, rencontré les faveurs d'un vaste public.

 

4° de couverture :

 Devant leur petit garçon, ils dansent sur "Mister Bojangles" de Nina Simone. Chez eux, il n'y a pas de place que pour le plaisir et la fantaisie. Celle qui mène le bal, c'est la mère, feu follet imprévisible. Elle les entraîne dans un tourbillon de poésie pour que la fête continue, coûte que coûte. L'amour fou n'a jamais si bien porté son nom.

 

Mon avis :

Avec tout le bien que je lisais de ce roman, difficile de passer à côté pourtant, je ne voulais pas plonger dedans. J'aurais dû écouter ma petite voix intérieure qui me répétait :"Non, ne le lis pas !" Tant pis, c'est fait. L'avantage maintenant est que je peux en parler. Encore une fois, je vais être le mouton noir du troupeau et remonter à contre-courant le flot dithyrambique d'éloges et les coups de cœur à répétition en essayant de ne pas me noyer. Mais qu'importe, j'aime le risque !

On peut axer son regard sur cette histoire de diverses façons. Beaucoup y ont vu une romance, un amour fou, un jusqu'au boutisme. Bien que ces sentiments ne m'aient pas échappé, je n'ai ressenti que l'innocence d'un enfant pris dans la tourmente de la folie, la vraie, la destructrice enveloppée par la passion. Car l'amour est bien là, mais comme tout le reste, exacerbé à la limite du supportable. Il occupe toute la place dans ce couple qu'aucune préoccupation matérielle ne vient troubler. Je n'ai pu m'empêcher de penser au merveilleux livre de 1925, Gasby le Magnifique et ses excès, de Francis Scott Fitzgerald avec une encre bien différente en bout de plume, ainsi qu'au film "La vie est belle" de Roberto Benigni (1998) dans lequel un père protège son fils en transformant la cruelle réalité en un jeu sans fin.

Ayant été confrontée très tôt par une forme de désordre mental dans mon entourage, silencieux et sournois, restant bien à l'abri des regards extérieurs, provoquant des dégâts dans l'estime de soi et le sentiment de ne jamais être à la bonne place, je n'ai pas pu lire ce roman de façon positive. Olivier Bourdeaut a le sens de l'absurde. Il a l'art et la manière de transformer le drame en farce, souvent excessive, pourquoi pas ?

Néanmoins, je reconnais avoir eu des moments de plaisir grâce à des détails secondaires. Je me suis beaucoup amusée des portraits caricaturaux de Yaourt, de l'Ordure, surtout décrits au travers du regard innocent et subjugué de Gary, l'enfant narrateur. L'oiseau de compagnie est irrésistible et son nom totalement improbable, Mademoiselle Superfétatoire ! Quelques belles expressions ont également retenu mon attention comme "les décapités mentaux", "les déménagés du ciboulot, "un charisme de tabouret d'arrière-cuisine", "mentir à l'endroit et à l'envers", "une tempête du désert sur la tête", etc.

Petite déception donc sans grand dommage pour la suite de mon aventure littéraire qui a eu le mérite de me faire redécouvrir "Mister Bojangles", chanson méconnue de Nina Simone. Je pense d'ailleurs que ce choix n'est pas dû au hasard, les paroles d'une tristesse infinie illustrent parfaitement ce couple semblant insouciant dansant sans cesse sur la voix chaude de la Jazz Woman diagnostiquée bipolaire. La boucle est bouclée !

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 Éditions Albin Michel - 2021 - 175 pages

 ISBN : 9782226465382

 

 

 

 

 

 

 

 

 L'auteur :

Amélie Nothomb

 Amélie Nothomb, nom de plume de Fabienne Claire Nothomb, romancière belge francophone est née à Etterbeek en 1966. Fille d'un ambassadeur, elle passe les premières années de sa vie au Japon puis voyage beaucoup en Asie au gré des postes de son père. À 25 ans, elle publie son premier roman "Hygiène de l'assassin" (1992) remarqué par son style très particulier. Sa carrière d'écrivain sera consacrée avec "Stupeur et tremblements" en 1999. Depuis elle assouvit sa passion pour l'écriture en publiant un livre par an.

 

 4° de couverture :

"Il ne faut pas sous-estimer la rage de survivre."

Amélie Nothomb rend hommage à son père en racontant son enfance marquée par les séjours dans la tribu Nothomb. Enfant doux, il apprendra à défendre sa place au milieu de ses oncles et tantes quasiment du même âge. Adulte, en tant que diplomate, il sera confronté à des situations extrêmes.

Mon avis :

Les 175 pages de ce livre défilent à une allure vertigineuse sans difficulté, le style de l'autrice coulant telle l'eau vive comme dans la plupart de ses écrits. La qualité de l'écriture est indéniable avec des mots percutants et des images fortes. Amélie Nothomb a décidé de rendre hommage à son père disparu en retraçant sa biographie. Elle va à la rencontre de ses lecteurs en dévoilant ses racines. À la faveur de ce récit, le personnage décalé qu'elle entretient savamment depuis des années révèle sa source. Il est vrai que si son enfance n'a rien en commun avec celle de la plupart des enfants, celle de son père est particulièrement déroutante.

Loin de manquer de respect à qui que ce soit, j'avoue ne pas avoir été aussi touchée que je m'y attendais. Pourtant, la situation est dramatiquement terrifiante, otage d'individus n'hésitant pas à tuer impunément pour acquérir leur indépendance, Patrick Nothomb voit son dernier souffle de vie arrivé. Je ne sais quelle vitre de glace s'est interposé entre ces scènes et mon empathie, un peu trop de bienveillance mal placée, le syndrome de Stockholm sans doute, une mise en scène trop théâtrale bien peu réaliste pour que je me sente atteinte par l'inquiétude terrifiante de l'exécution imminente.

Par contre, les vacances de ce petit garçon, privé de père et maintenu à distance de l'amour de sa mère, au château du Pont d'Oye, une ruine envahie par les rats, est totalement jubilatoire. Lâché au milieu d'une horde d'enfants quasi-sauvages que sont ses oncles et tantes, dès 6 ans, il doit lutter pour se défendre, pour manger, pour survivre auprès d'une grand-mère épuisée par trop d'enfants et d'un grand-père hors du temps, plus attaché à l'Étiquette de son rang et à ses dons ratés pour la poésie qu'au bien-être de sa descendance.

En bref, je n'ai pas retrouvé l'Amélie Nothomb qui m'a subjuguée par ses premiers romans, son autobiographie bien sûr avec "Stupeur et tremblements", puis l'excellent "Cosmétique de l'Ennemi", le terrifiant "Acide sulfurique", "Métaphysique des tubes", "Hygiène de l'assassin", "Antéchrista", et bien d'autres. Moi qui étais impatiente de découvrir son nouveau roman à chaque parution, j'ai décroché après la lecture de "Journal d'Hirondelle" sans regrets. Ce n'est ni "Les aérostats", lu par hasard, ni celui-ci, pourtant un peu plus à mon goût qui me réconciliera avec la production livresque annuelle de l'écrivaine.

 

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 Éditions Calmann-Lévy - 2012 -312 pages

 ISBN : 9782702142783

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 L'auteur :

Barbara Constantine

 Barbara Constantine, née à Nice en 1955, est la fille d'Eddie Constantine, chanteur et acteur américain de films de série B des années 50-60. Passionnée par les chats (donc ce ne peut être qu'une belle personne), elle publie un premier roman loufoque en 2007 "Allumer le chat". Elle est aussi scripte et scénariste. Elle a d'ailleurs collaboré au film de Cédric Klapisch "Les poupées russes".

Elle partage son temps entre Paris où elle vit et le Berry où elle se ressource auprès de la nature et de ses animaux.

 

 4° de couverture :

Ferdinand vit seul dans sa grande ferme vide. Et ça ne le rend pas franchement joyeux. Un jour, après un violent orage, il passe chez sa voisine avec ses petits-fils et découvre que son toit est sur le point de s'effondrer. À l'évidence, elle n'a nulle part où aller. Très naturellement, les Lulus (6 et 8 ans) lui suggèrent de l'inviter à la ferme. L'idée le fait sourire. Mas ce n'est pas si simple, certaines choses se font, d'autres pas...

Après une longue nuit de réflexion, il finit tout de même par aller la chercher.

De fil en aiguille, la ferme va se remplir, s'agiter, recommencer à fonctionner. Un ami d'enfance devenu veuf, deux très vieilles dames affolées, des étudiants un peu paumés, un amour naissant, des animaux. Et puis Paulette...

 

 Mon avis :

Ce livre s'est imposé comme une parenthèse de bien-être entre d'autres lectures plus dures ou plus insipides. Je suis réfractaire au genre feel-good, dont je comprends la mise en avant depuis quelques années. Les actualités désastreuses venant régulièrement ternir le cours de nos vies, pouvoir s'évader le temps de quelques pages dans un monde imaginaire et bienfaisant est très satisfaisant, seulement, je n'y trouve pas une qualité d'écriture qui me transporte. Le style assez plat, malheureusement, bourré de clichés décrivant une intrigue très prévisible, souvent dépourvu d'humour, m'ennuie prodigieusement.

Quelle surprise de me laisser prendre par les aventures de Ferdinand et de ses colocataires de fortune, sans oublier les tribulations de son fils et ses adorables petits-fils, les petits "Lulu" ! Comme toutes les histoires de ce style, on n'a pas besoin de creuser bien loin pour trouver une flopée de bons sentiments, une facilité suspecte des personnages à réorganiser leur vie, une entente intergénérationnelle trop bien huilée pour être honnête. Et pourtant, je me suis beaucoup amusée à lire ce conte d'une simplicité utopique, sans doute parce qu'il est orienté vers les autres plutôt que centré sur les affres pseudo-existentiels d'un ou deux de ses personnages.

Ce livre sans prétention au langage très actuel, bourré d'humour et d'émotions, est très rafraîchissant. Les problèmes des adultes, la vieillesse, les souvenirs, la séparation, le deuil, la solitude, la maladie, se heurtent à la logique imparable des enfants et aux facéties des animaux. Il se lit vite grâce à ses chapitres courts. La dernière page refermée, il flotte dans l'air un parfum de solidarité, d'entraide, d'amitié et surtout d'espoir sur l'existence possible de relations humaines abouties.

Comme le chantait Mary Poppins : 

"C'est le morceau de sucre qui aide la médecine à couler
La médecine à couler, médecine à couler
Juste un morceau de sucre qui aide la médecine à couler
Ça vous rend la vie plus...
Ça vous rend la vie plus...
Ça vous rend la vie plus belle."

 

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