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Avec Plume, les mailles s’amusent……et d’autres fils s’en mêlent.
12 février 2023

"Fils de personne" de Jean-François Pasques

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 Éditions Fayard - 2022 - 414 pages

 ISBN 9782213725109

 

 

 

 

 

 

 

 L'auteur :

Jean François Pasques

Jean-François Pasques, Français de 51 ans, est capitaine de police, basé à Nantes, après avoir travaillé près de 15 ans dans la police judiciaire à Paris. Chimiste de formation, il bifurque vers les services de l'Ordre National, se sentant beaucoup plus utile qu'enfermé dans un laboratoire de recherches.

Ses livres sont édités depuis 2010, relatant un univers policier bien plus réaliste de simplicité que la plupart des romans de la littérature "polar". "Fils de personne" est son neuvième roman.

 

 4e de couverture :

Un numéro de téléphone, un exemplaire de La Peau de chagrin et un briquet de la Légion étrangère. C’est tout ce qui est retrouvé sur le cadavre d’un homme abandonné dans un bassin du jardin des Tuileries. Alors qu’il piétine déjà dans une enquête sur la disparition de trois jeunes femmes, le commandant Julien Delestran est chargé de l’affaire.

Le numéro de téléphone est sa première piste : c’est celui du CNAOP, l’organisme permettant aux enfants nés « sous X » de retrouver leurs parents biologiques. Mais tandis que le commandant essaie d’avancer sur cette nouvelle enquête, la précédente se rappelle à lui quand sa hiérarchie lui adjoint l’aide d’une psychologue. Tout d’abord sceptique face à cette « ingérence », Delestran est bien obligé de reconnaître que Claire Ribot sait mettre au jour la vérité aussi bien que le plus fin des limiers. Et qu’elle ne sera pas de trop pour sonder, avec son groupe, les tréfonds de l’âme humaine…

 

 Mon avis :

 Jean-François Pasques propose une intrigue supportable par les âmes sensibles. S'il y a un cadavre, aucune scène de crime baignant dans une inutile hémoglobine généreuse et bouillonnante. Le commandant Julien Delestran détone dans le paysage policier habituel. Ni dépressif, ni alcoolique, ni caractériel, ni misogyne, il utilise ses compétences en cohésion avec son équipe, et sa hiérarchie, dans une entente cordiale qu'aucune jalousie ou envie ne vient ternir. Pour couronner le tout, il forme un couple uni avec sa femme et n'a pas à subir l'indifférence ou les revendications d'un enfant instable, mal dans sa peau. Sa seule hésitation se porte sur l'arrivée dans son groupe d'une psychologue, ce qui donne lieu à quelques scènes cocasses. Non, décidément, le "commandeur", comme aime l'appeler son adjointe, le lieutenant Victoire Beaumont, sort du lot des enquêteurs classiques.

 "Fils de personne" présente deux enquêtes simultanées. D'un côté, trois jeunes femmes ont disparu comme évaporé, dont les recherches piétinent. De l'autre, un corps de clochard retrouvé, apparemment noyé, dans un des bassins du jardin du Luxembourg. Le lecteur se doute bien qu'à un moment, les deux affaires vont, immanquablement, converger, cependant la méthodologie des déductions et le travail des flics sont bien exploités. Après un départ qui m'a semblé d'une lenteur exaspérante à force de détails, l'écriture de l'auteur saisit le néophyte de façon à lui donner l'impression qu'il fait partie intégrante de la brigade enquêtrice. Et ça, c'est un excellent point.

 Le jury du Prix du Quai des Orfèvres étant composé de policiers, de magistrats et de journalistes, je comprends que ce livre ait retenu leur attention en reflétant, plus qu'un autre, leur quotidien avec une tension "tranquille", mais réelle. Ce n'est pas tous les jours que les flics français courent après Mesrine ou Carlos ! 

 Personnellement, j'ai trouvé la fin un peu longue, s'éternisant, sans nécessité dans les larmes et la douleur. La présence de Claire Ribot, la nouvelle psychologue, m'a, également, parue sous-exploitée. Néanmoins, "Fils de personne" a le mérite d'offrir une version plus réaliste qu'à l'accoutumée des enquêtes pour meurtre, en s'appropriant une recherche identitaire, dont je ne dévoilerais rien, mais qui provoque la réflexion sur les bouleversements psychologiques que peuvent engendrer certaines situations déstructurantes.

 Avec sa vision moins torturée sur le travail d'enquêteur de la Criminelle dont plus innovante dans le paysage de la littérature policière, ce polar se lit sans déplaisir. Pourtant, le déclic me permettant d'adhérer totalement en me surprenant n'a pas eu lieu, malgré le style impeccable de l'auteur. Peut-être dans un prochain roman ?

 

 Extraits et citations :

* « Devant la mort, la vie était finalement peu de chose et, pourtant, c'était tout. À trop y penser, on pouvait devenir fou ; mais à l'ignorer également. »

* « Tout grand lecteur compulsif avait sa PAL : sa Pile À Lire, une pile ne diminuant jamais, toujours alimentée, parce qu'elle était en quelque sorte à la lecture ce que le désir était au plaisir. »

* « Une bibliothèque était comme un album photographique, "Dis-moi ce que tu lis et je te dirai qui tu es." »

* « - Vous savez, quand on est né comme moi, "sous X", on fantasme beaucoup sur ses origines, pour ne plus être un colis abandonné. Mais finalement, ça ne sert à rien, bien au contraire, on ne peut avoir confiance en la vie. Il manque un sens. C'est inhumain d'être le fils de personne ! Et cette honte, toute votre vie, d'avoir été abandonné, rejeté. On en devient coupable à la longue, comme si on l'avait peut-être mérité. »

 

 

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