Défi Cinéma, catégories 12, 36, 65, 138, 9, 82, 93 et 20 .....#20/150
Catégorie 12, 1° film d'un acteur devenu célèbre: "La vie est un long fleuve tranquille" (1988) de Etienne Chatiliez
Avec Hélène Vincent, Catherine Jacob, André Wilms, Christine Pignet, Daniel Gélin, Catherine Hiegel, Patrick Bouchitey, Emmanuel Crendrier, Benoît Magimel ...
Synopsis:
La famille Le Queysnoy, aisée, vit dans une belle demeure du nord de la France. Madame est une mère de famille attentive à la bonne éducation, scolaire et religieuse, de ses six enfants et participe activement aux œuvres de charité.
La famille Groseille habite un quartier populeux de la même petite ville. Les parents vivent des aides sociales et les six enfants se « débrouillent » pour apporter leur contribution.
Rien ne prédisposait ces deux classes de la société à se rencontrer. La vengeance de Josette, infirmière dévouée et maîtresse délaissée, en révélant un secret de 12 ans, va changer le cours de la vie des deux familles et ruiner la réputation du docteur Mavial.
Avis:
Chatiliez a ce don de saisir l’époque qu’il veut mettre devant la scène sans jamais critiquer le mode de vie des personnages qu’il épingle. Personne n’est insulté et le résultat donne un film divertissant, sans parti pris, peuplé d’une galerie de personnages tous aussi savoureux les uns que les autres.
Hélène Vincent et André Wilms composent un couple de la bourgeoisie plus vrai que nature. Christine Pignet et Maurice Mons incarnent une couple d'assistés à la perfection profitant sans vergogne de toutes les aides possibles. Patrick bouchitey est hilarant dans son habit de Père Aubergé avec son inoubliable chant : "Jésus revient, Jésus revient…. ". Catherine Jacob est impayable, effondrée sur une chaise de cuisine, le nez dans son mouchoir, en nouvelle Vierge Marie : "Mais Madame, j’vous jure !... ". Daniel Gélin, sans doute l’acteur du film le plus connu à l’époque, drapé dans sa dignité ...et son alcoolisme…épingle un rôle des plus sobres et plaisant avec des répliques devenues cultes comme : "la salooooope !". Enfin, Benoît Magimel, dont c’est la première apparition à l’écran, est impressionnant de naturel en Momo, gamin livré à lui-même, menteur, voleur, manipulateur à la bouille d’ange.
Malgré ses presque 30 ans, ce film offre un bon moment de détente avec cette caricature de la société des années 80 du Nord de la France même s’il a un peu vieilli comme le sont tous ceux qui parviennent à capturer avec justesse les codes de la société à un moment précis.
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Catégorie 36, actrice blonde: "Les seins de glace" (1974) de Georges Lautner
Avec Mireille Darc, Alain Delon, Claude Brasseur...
Synopsis:
Un scénariste niçois, François Rollin, tombe amoureux de Peggy Lister, une étrange et magnifique jeune femme accusée d’avoir assassiné son mari et sous la protection omniprésente de son avocat Marc Rilsen
Avis:
Georges Lautner est connu pour de nombreuses comédies auxquelles a souvent participé son actrice fétiche Mireille Darc : "Laisse aller c’est une valse", "La grande sauterelle", "Ne nous fâchons pas", "Les barbouzes"…..etc . Avec "Les seins de glace", il délaisse le style léger pour s’attaquer au volet plus sombre du thriller en favorisant le suspens en atmosphère glauque.
Mireille Darc arrive à provoquer des sentiments troubles qui n’ont rien à voir avec sa plastique si souvent mise en avant. Elle est entourée d’un Alain Delon profondément déroutant et inquiétant dans son rôle d’amoureux transi et insatisfait et d’un Claude Brasseur amoureux, lui aussi, mais troublé par le mystère qui enveloppe l’héroïne qu’il cherche à dévoiler avec beaucoup d’humour.
Si parfois, on ressent un semblant d’ambiance « Hitchcockienne » avec des scènes de suspens assez réussies comme celle du parking, j’ai trouvé l’ensemble plutôt mou et l’intrigue pas assez soutenue en se perdant dans des méandres non aboutis. Malgré tout, avec ses 43 ans, et son ambiance inquiétante et dramatique, ce polar "à l’ancienne" se laisse regarder jusqu’au bout sans lassitude.
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Catégorie 65, droits de l'Homme bafoués: "Django Unchained" (2012) de Quentin Tarantino
Avec Jamie Foxx, Christophe Waltz, Leonardo Dicaprio, Kerry Washington, Samuel L.Jackon ...
Symopsis:
Deux avant la guerre de Sécession, dans le sud des États-Unis, le Dr King Schultz, chasseur de prime allemand, prend sous son aile un esclave noir, Django, et en fait son partenaire pour l’aider à capturer les frères Brittle. Affranchi, ce dernier n’a qu’une idée en tête, libérer sa femme Broomhilda maintenue en esclavage dans l’immense plantation du puissant Calvin Candie.
Avis:
Comme à son habitude Tarantino nous en met plein les yeux avec du grand spectacle dans son western spaghetti façon Sergio Leone. Le scénario n’a rien de bien original mais l’important se trouve dans l’épaisseur que chaque interprète donne à son personnage avec beaucoup de talent. Le duo Waltz/Foxx fonctionne à merveille avec le premier plein de flegme et d’assurance et le second à la colère contenue. Les seconds rôles rayonnent de véracité et jalonnent le film de rebondissements aussi loufoques que déjantés. La scène du rassemblement du KKK avant une attaque avec des cagoules mal taillées est génialissime de drôlerie et ridiculise avec beaucoup d’humour ce mouvement radical raciste. DiCaprio endosse avec succès le costume d’un propriétaire esclavagiste cynique et cruel frisant la folie et Samuel L.Jackson incarne avec naturel son majordome servile à l’excès aussi dangereux que son maître.
Le choix de Tarantino est audacieux, montrer l’esclavagisme et le racisme sans prendre de gants et sans aucune forme de repentance mais dans toute l’abjection la plus crue avec force d’hémoglobine comme à son habitude ce qui ajoute au coté théâtral de l’image. Le scénario montre l’évolution du personnage de Django que la société du sud voit comme un « nègre » sans importance, une pièce de bétail.
La BO est capitale. Choisie avec une précision extraordinaire pour renforcer l’effet spectacle des scènes, elle offre un registre étendu du western connu de Morricone au rap ou à la musique classique en appuyant avec beaucoup de justesse la force des images. Avec des costumes et des décors absolument fabuleux, le film est magnifiquement épique et maîtrisé à la perfection à la mode Tarantino.
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Catégorie 138, titre avec une couleur: "La ligne verte" (2000) de Franck Darabont
Avec Tom Hanks, Michael Clarke Duncan, David Morse ...
Synopsis:
Paul Edgecomb, à la fin de sa vie, réside dans une maison de retraite. Il est hanté par ses souvenirs de gardien-chef du pénitencier de Cold Montain en 1935 où il était chargé de s’occuper des derniers moments des condamnés à mort. Il se souvient particulièrement de John Coffey, un colosse candide et timide, condamné pour le viol et le meurtre de deux fillettes. Edgecomb est très intrigué par le décalage entre la personnalité de cet homme doué de dons particuliers et l’atrocité des faits qui l’ont conduit dans le couloir de la mort. En essayant de lui rendre plus supportable les derniers jours de sa vie, il va se créer un lien très fort entre eux.
Avis:
Toute l’action du film se passe quasiment en huis-clos dans le couloir de la mort. Malgré les 3h de la durée de la projection, il n’y a pas un seul instant d’ennui. Le scénario alterne avec intelligence les moments amusants, émouvants et pesants ce qui donne une veine captivante maintenant l’attention du spectateur.
Tous les acteurs sont extraordinairement investis dans leur rôle. Qu’on aime leurs personnages ou qu’on les déteste, ils ne laissent pas indifférent par leur personnalité très marquée . Tom Hanks et Michael Clarke Duncan crèvent l’écran de sobriété et Doug Hutchison est excellent en "salaud" détestable à souhait.
Saupoudré d’une touche de fantastique, ce film est une véritable claque émotionnelle.
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Catégorie 9, blockbuster: "Avengers" (2012) de Joss Whedon
avec Robert Downey Jr, Chris Evans, Mark Ruffalo, Chris Hemsworth, Scarlett Johansson, Jeremy Renner, Tom Hiddleston ...
Synopsis:
Nick Fury, directeur du S.H.I.E.L.D., organisation destinée à préserver la paix mondiale, veut former une équipe solide pour empêcher la destruction du monde. Iron Man, Hulk, Thor, Captain America, Œil de Faucon et La Veuve noire répondent à l’appel.
Ces six super héros forment les Avengers. Ils doivent d’abord apprendre à mettre en commun leurs pouvoirs surnaturels avant de combattre Loki qui a réussi à prendre possession du Cube Cosmique aux pouvoirs illimités, mettant ainsi en danger la planète.
Avis:
Avec ce blockbuster, j’aborde un domaine qui m’est totalement étranger ne m’attirant pas du tout. Le défi est là aussi pour sortir de sa zone de confort alors je me jette à l’eau….Mille excuses aux amateurs du genre que je vais sans aucun doute hérisser par mon ignorance.
Je pense que la seule originalité du scénario est de rassembler dans la même aventure des super héros habitués à sauver la planète en solitaire. Je connaissais certains personnages de Marvel depuis ma jeunesse par l’intermédiaire de BD ou de séries TV. Cependant, j’ai regardé ce film sans grande surprise mais sans déplaisir non plus. Le suspens, la tension, les effets visuels, les cascades et surtout l’humour avec des moments complètement décalés sont bien présents dans une interprétation impeccable des différents acteurs. Le réalisateur a pris soin de réserver un moment de gloire à chacun des protagonistes, lui permettant d'exercer son super pouvoir afin qu'il apporte sa contribution à l'évolution favorable de la bataille, ce qui est assez ingénieux. De plus, Loki, frère de Thor, n’est pas un personnage « méchant » unilatéralement sombre. Il livre ses qualités et ses défauts et le spectateur peut deviner les raisons des blessures qui le poussent à se venger de la terre entière.
A noter que la BO d’Alan Silvestri sert très largement les combats les rendant encore plus épiques.
Un genre auquel je n'adhére toujours pas mais qui m'a permis de regarder au-delà de mes habitudes.
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Catégorie 82, avec un monstre: "Godzilla" (2014) de Gareth Edwards
Avec Aaron Taylor-Johnson, Bryan Cranston, Ken Watanabe ...
Synopsis:
Le physicien Joseph Brody a perdu sa femme lors d’un accident nucléaire dans une centrale japonaise dans laquelle ils travaillaient ensemble. La thèse officielle atteste d’un tremblement de terre à l’origine de cette secousse qui a irradié la région de Tokyo. Quinze ans plus tard, son fils Ford, soldat à la Navy, part récupérer son père mis aux arrêts pour ingérence dans la zone interdite, laissant femme et enfant. Ce dernier n’a jamais cru le gouvernement et soupçonne un monstrueux secret capable de mettre en péril la terre entière.
Avis:
Voilà encore un style de blockbuster catastrophe qui ne rentre pas dans mes programmes préférés. Une musique lancinante et volontairement angoissante, des bruitages plus que monstrueux, une action militaire et civile se déroulant en général dans l’obscurité rendant la vision des scènes assez difficile.
Il faut attendre pratiquement une heure pour entr'apercevoir la "bête" monstrueuse dont le film porte le nom. En ce sens le suspens est bien entretenu mais quand le moment arrive, quelle surprise de voir qu’il y a un autre monstre tout aussi effrayant, même deux puisqu’il s’agit d’un couple qui cherche à s’accoupler. Finalement, Godzilla va être "l’équilibre de la nature" en cherchant à les détruire. Pendant ce temps, les militaires doivent anéantir les œufs pondus par la femelle.
Pas très habituée du genre, j’ai trouvé le film trop long et lent. Les réflexions des "spécialistes" se perdant dans des dialogues alambiqués, insufflent un manque de rythme manifeste à l'ensemble. De plus, le manque d’empathie pour les personnages principaux empêche de s’immerger dans cette aventure qui laisse un goût d’inachevé. Je ne serai toujours pas la spectatrice attentive pour ce genre de film.
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Catégorie 93, actrice avec robe de bal/soirée: "La Belle et la Bête" (2014) de Christophe Gens
Avec Vincent Cassel, Léa Seydoux ...
Synopsis:
En 1810, un riche marchand est ruiné par le naufrage de ses navires de commerce. Il s’exile avec ses six enfants à la campagne. Lors d’un voyage, le père de famille découvre un domaine magique où il se réchauffe et se restaure. Il a le geste malheureux de couper une rose qui provoque la colère du propriétaire des lieux le condamnant à mort. La plus jeune de ses filles, Belle, décide de sauver son père en se sacrifiant à sa place.
Avis:
A la sortie de ce film, j’éprouvais un sentiment assez mitigé. D’abord il a fallu que je mette de coté la version de Jean Cocteau de 1946 avec Jean Marais et Josette Day, ainsi que le film d’animation de 1992 des studios Disney pour aborder cette nouvelle version avec le regard le plus vierge possible de toute empreinte.
Les costumes et les décors sont somptueux et les effets spéciaux spectaculaires. Ils contribuent indéniablement à charmer le spectateur dans le domaine de l’imaginaire et fantastique. Les détails du pelage de la Bête sont des plus crédibles.
En ce qui concerne les personnages, j’ai été très déçue. A mon avis, seul Vincent Cassel campe un formidable prince déchu. Victime de malédiction, transformé en bête hargneuse, il est sauvagement séduisant. Léa Seydoux n’arrive pas à donner de l’épaisseur à son personnage qui pourtant, est au centre de l’histoire dans la version de Christophe Gens. Je l’ai trouvé lisse et monotone avec son visage figé ne reflétant aucune émotion. André Dussolier incarne parfaitement le père ruiné et dépassé par les évènements. Quant aux autres personnages, frères, sœurs, "méchants", ils sont totalement inexistants. A part LE méchant indispensable à la rédemption de la bête, tous les autres ne servent pas à grand'chose.
L’histoire d'amour? J’ai été frustrée de ne rien trouver qui pouvait y ressembler de près ou de loin. A croire que le réalisateur s’est exclusivement préoccupé de ses effets spéciaux, incroyablement réussis il est vrai, en oubliant la base de l’histoire. Impossible de croire aux sentiments amoureux de Belle et de sa fascination pour la Bête.
En résumé, si le spectateur ne connaît pas le conte, il peut être séduit par le mode magique visuellement bluffant, plein de bonnes idées. Mais s’il veut s’offrir une nouvelle vision de l’amour que Belle porte à la Bête, je crains que la déception ne soit au rendez-vous. Cette nouvelle version du conte fantastique n'est , malheureusement, pas la plus réussie.
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Catégorie 20, coup de coeur de quelqu'un de plus jeune: "Léon" (1994) de Luc Besson
Avec Jean Reno, Gary Oldman, Natalie Portman …
Synopsis:
Léon est un tueur à gage de New York appelé le « nettoyeur ». Il est illettré, solitaire sans famille ni amis. Sa seule compagnie est une plante verte qu’il entretient avec beaucoup de soin. Ses contrats lui arrivent chez Tony, un restaurateur mafieux dans le quartier de Little Italy. Son univers quasi autistique va voler en éclats quand, malgré lui, il devient le protecteur de la petite Mathilda, sa voisine de 12 ans, seule rescapée du massacre de sa famille, orchestré par Stan, un flic toxico déjanté.
Avis:
Je ne suis jamais déçue par l’univers de Luc Besson et j’ai toujours autant de plaisir à revoir Léon malgré ses scènes de violence qui ne sont qu’une infime partie du film..
Tout d’abord les acteurs sont sublimes. Jean Réno est au sommet de sa forme dans l’interprétation de ce personnage analphabète, très émouvant dans ce rôle de père improvisé, en carence affective. Natalie Portman, future star du cinéma avec la carrière qu’on lui connaît aujourd’hui, est époustouflante de fraîcheur dans ce premier rôle. Enfin Gary Oldman est phénoménal dans le costume du flic psychotique aux accès de violence redoutables et titanesques.
Le film pourrait être rangé dans la catégorie "violence" car il l’est par ces scènes d’exécution mais ce serait réducteur de ne retenir que cet aspect cinématographiquement très cru; la colonne vertébrale de l’histoire est infiniment plus tendre et émouvante. C’est l’évolution de la relation entre Léon et Mathilda que rien ne prédestinait à se protéger l’un l’autre. Le sujet est d’autant plus délicat s’attaquant à un homme adulte prenant sous sa coupe une fillette dont les sentiments vont immanquablement se modifier avec le temps mais il est traité avec sobriété et efficacité alternant l'action et l'intimité.